Maladie d'Alzheimer et insulinorésistance
L'insulinorésistance constitue un des nombreux mécanismes à l'origine de la maladie d'Alzheimer. La bonne nouvelle c'est qu'il est possible d'agir en prévention (et même de renverser le cours de la maladie) en reprogrammant le métabolisme grâce à des modifications du mode de vie : alimentation, activité physique, gestion du stress et du sommeil. Article rédigé par le Dr Ariane Monnami, nutritionniste et praticien certifié ReCODE 2.0
Maladie d'Alzheimer, une maladie pas comme les autres
La maladie d'Alzheimer est une maladie qui fait peur...
- Par le nombre de personnes touchées (plus 850 000 Français de plus de 65 ans) ...
- Parce qu'elle coupe le patient de son entourage et le prive de sa personnalité...
- Et surtout parce qu'il n'existe aucun médicament efficace pour la combattre...
Heureusement, absence de médicament ne veut pas dire absence de progrès !
D'après le Dr Dale Bredesen, neurologue et chercheur californien, auteur du livre "La fin d'Alzheimer", la maladie d'Alzheimer est en fait un processus normal de défense contre divers déséquilibres et agressions dont est victime notre cerveau.
Et parmi ces déséquilibres, l'insulinorésistance jouer un rôle prépondérant !
Le rôle de l'insulinorésistance dans la maladie d'Alzheimer
L'insulinorésistance est un des principaux mécanismes décrits par le Dr Dale Bredesen dans son livre "La fin d'Azheimer" comme causes potentielles de la maladie d'Alzheimer.
Toujours selon le Dr Bredesen, elle est impliquée dans 2 sous-catégories de la maladie :
- Maladie d'Alzheimer de Type 1 : inflammatoire
- Maladie d'Alzheimer de Type 1,5 (mixte) : glycotoxique (liée à la toxicité du glucose)
Rétablir une bonne sensibilité à l'insuline va donc être bénéfique pour tous, quelle que soit la situation par rapport à la maladie d'Alzheimer : en prévention ou en cas de troubles de mémoire déjà présents.
Autre avantage : renverser l'insulinorésistance va avoir des effets bénéfiques sur toute une série de pathologies chroniques
Diabète et maladie d'Alzheimer, quels sont les liens ?
- D'après les études, les personnes atteintes de diabète de type 2 ont 50 % de risques supplémentaires de développer une maladie d’Alzheimer par rapport aux personnes non-diabétiques.
- Suzanne de la Monte, professeur à l’hôpital de Rhode Island aux États-Unis, a observé que chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les cellules cérébrales présentaient une perte de sensibilité à l’insuline et que celle-ci s’aggravait avec la sévérité de la démence. Les neurones deviennent résistants à l’insuline et deviennent incapables d'utiliser correctement le glucose. Le Pr de la Monte émet alors l’hypothèse que la maladie d’Alzheimer serait une forme de "diabète du cerveau" et parle de diabète de type 3.
- Lorsque l’on observe l’activité du cerveau à l’aide d'un Pet-scan, on s’aperçoit que chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, le métabolisme du glucose dans le cerveau est ralenti par rapport à celui de personnes non atteintes.
Comment ça marche ?
Des taux d’insuline et de glucose élevés sont deux des principaux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer...
Le corps humain n’est pas conçu pour traiter plus de 15 grammes par jour de sucre... Lorsque vous consommez des aliments riches en glucides (sucreries, mais aussi féculents) votre corps sécrète de grandes quantités d’insuline pour tenter de garder le contrôle de sa glycémie (le taux de glucose sanguin), car le glucose lui-même est toxique à des niveaux élevés.
Cet excès d'insuline finit par provoquer une insulinorésistance, elle-même à l'origine de plusieurs maladies :
- diabète de type 2
- stéatose hépatique
- syndrome métabolique
- maladie d'Alzheimer
Comment l'insulinorésistance abime le cerveau ?
L’insuline est l’un des signaux les plus importants pour maintenir les neurones en vie on dit qu'elle a un rôle neurotrophique.
Quand les taux d’insuline sont trop élevés de façon chronique, les capacités de l'insuline à stimuler la croissance et la survie des neurones diminuent.
Cette diminution est caractéristique du diabète de type 2 !
Une compétition néfaste
L'enzyme chargée de détruire l'insuline (pour éviter la survenue d'hypoglycémies) est également chargée de détruire la protéine bêta-amyloïde (la protéine impliquée dans la maladie d'Alzheimer).
Et pendant que cette enzyme est occupée à dégrader l'excès d'insuline, elle ne peut pas s'occuper de la protéine bêta-amyloïde...
Insulinorésistance, êtes-vous concerné ?
Les signes évocateurs d'une insulinorésistance
Ce sont les symptômes caractéristiques du Syndrome métabolique :
- Excès de graisse situé au niveau du ventre (tour de taille supérieur à 82 cm chez la femme et à 92 cm chez l'homme)
- Perturbations de la glycémie (prédiabète, diabète...)
- Perturbations de la tension et des lipides sanguins (lipoprotéines, triglycérides...)
- Inflammation chronique (CRP > 1)
Score d'équilibre métabolique :
Nous vous avons préparé un petit test pour vous permettre d'évaluer rapidement votre équilibre métabolique
Les résultats de laboratoire (signes biologiques)
- Si votre insuline à jeun dépasse 4,5 µUI/ml...
- Ou si votre hémoglobine glyquée A1c dépasse les 5,5%...
- Ou si votre glycémie à jeun est supérieure à 0,93 g/l...
Vous souffrez probablement de résistance à l’insuline !
Pour le vérifier, demandez à votre laboratoire de calculer votre indice de Homa
Pourquoi devient-on insulinorésistant ?
Beaucoup de personnes deviennent insulinorésistantes en raison de leur forte consommation d’aliments riches en glucides et d’aliments transformés, d’un mode de vie sédentaire et d’une vie professionnelle stressante.
Comment agir ?
Comment faire pour reprogrammer le métabolisme et le faire passer du mode "brûleur de glucides" et insulinorésistant au mode "brûleur de graisses" et sensible à l’insuline (ce que les médecins appellent la flexibilité métabolique).
L'alimentation
La composition de l'alimentation a une place prépondérante dans la prévention et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer.
Les objectifs de cette alimentation "anti-Alzheimer :
- améliorer la sensibilité à l'insuline avec une alimentation pauvre en glucides et à faible IG
- favoriser la fabrication de cétones (ou corps cétoniques) utilisables directement par le cerveau comme carburant alternatif. Pour favoriser le passage en cétose nutritionnelle (à ne pas confondre avec l'acido-cétose diabétique) on va utiliser le jeûne intermittent (12 H entre le repas du soir et le petit-déjeuner) et la consommation de triglycérides à chaines moyenne (huile de coco, beurre).
- Éviter au maximum le gluten et les produits laitiers qui favorisent la perméabilité intestinale (leaky gut) et l'inflammation chronique.
- Consommation de végétaux détoxifiants et antioxydants, éventuellement fermentés (rôle du Saccharomyces boulardii)
- augmenter la proportion d'oméga 3 par rapport aux oméga 6 pour un effet anti-inflammatoire
L'activité physique
Elle permet de lutter efficacement contre l'insulinorésistance. L'idéal étant de combiner "cardio" et renforcement musculaire.
Gestion du stress et qualité du sommeil
Les hormones de stress, notamment le cortisol, étant impliquées dans l'insulinorésistance et dans l'inflammation...
Références
- de la Monte SM, Wands JR. Alzheimer's disease is type 3 diabetes-evidence reviewed. J Diabetes Sci Technol. 2008;2(6):1101‐1113. doi:10.1177/193229680800200619
- de la Monte S. M. (2014). Type 3 diabetes is sporadic Alzheimer׳s disease: mini-review. European neuropsychopharmacology : the journal of the European College of Neuropsychopharmacology, 24(12), 1954–1960. https://doi.org/10.1016/j.euroneuro.2014.06.008
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