Perte musculaire après 50 ans, comprendre et prévenir la sarcopénie
Après 50 ans, la perte musculaire – ou sarcopénie – peut affecter force, équilibre et autonomie. Le Dr Ariane Monnami, nutritionniste spécialisée en Nutrition Fonctionnelle, vous explique comment la reconnaître et comment la prévenir grâce à l’activité physique et à une nutrition adaptée.
À partir de la cinquantaine, beaucoup de personnes remarquent qu’elles se fatiguent plus vite, qu’elles ont perdu un peu de force ou qu’elles ont plus de mal à soulever des charges qu’avant. Souvent, cela est mis sur le compte du “vieillissement normal”.
Pourtant, derrière ces changements se cache un phénomène bien identifié par la science : la sarcopénie, c’est-à-dire la perte progressive de masse et de force musculaire.
Ce processus naturel, plus ou moins rapide selon les personnes, peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie, l’autonomie et la santé globale.
La bonne nouvelle ?
Il existe des moyens efficaces pour la prévenir et même la corriger ! Et je vais vous expliquer comment…
Qu’est-ce que la sarcopénie ?
La sarcopénie désigne une diminution progressive et généralisée de la masse musculaire, de la force et de la performance physique.
Il ne s'agit pas d'une simple perte de tonus liée à l'âge, la sarcopénie constitue une véritable pathologie, reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé.
Et elle ne touche pas seulement les personnes très âgées :
- Dès 50 ans, on commence à perdre en moyenne 1 % de masse musculaire par an si rien n’est fait.
- Après 70 ans, cette perte peut s’accélérer. En France, près d’une personne sur trois de plus de 80 ans est concernée.
Pourquoi perd-on du muscle avec l’âge ?
Diminution hormonale
Avec l’âge, les hormones qui participent à la construction et à l’entretien du muscle :
- testostérone,
- œstrogènes,
- hormone de croissance,
- IGF-1
Ils diminuent progressivement. Le muscle se renouvelle donc moins bien.
Moins de stimulation musculaire
Le mode de vie devient souvent plus sédentaire après 50 ans : on bouge moins, on réduit les activités physiques exigeantes, et le muscle, peu sollicité, fond graduellement.
Inflammation chronique
Le vieillissement s’accompagne d’un état d’inflammation discret, mais permanent, appelé inflammaging (textuellement : inflammation liée au vieillissement).
Cette inflammation de bas grade contribue à la dégradation du muscle.
Stress chronique
Le stress chronique, qui provoque une sécrétion chroniquement élevée de cortisol, est une cause peu connue de perte musculaire.
C'est exactement le même effet négatif que la prise prolongée ou répétée de cortisone, le médicament qui reproduit les effets du cortisol.
Apports nutritionnels insuffisants
Beaucoup de personnes de plus de 50 ans consomment moins de protéines qu’il ne faudrait, par manque d’appétit, par habitudes alimentaires, voire pour des motifs environnementaux…
Les carences en vitamine D ou en micronutriments essentiels aggravent aussi la situation.
Maladies chroniques
Le diabète, l’insuffisance cardiaque, certains cancers ou maladies inflammatoires accélèrent la fonte musculaire, surtout si elles s’accompagnent d’un alitement ou d’une inactivité prolongée.
Les signes et conséquences de la sarcopénie
Des signes souvent discrets
La sarcopénie s’installe petit à petit. Les premiers signaux sont parfois banals : difficulté à se relever d’une chaise sans appui, à monter des escaliers, à porter des sacs de courses ou à marcher longtemps.
Des tests simples
La vitesse de marche, la force de préhension (capacité à serrer un dynamomètre avec la main) ou la capacité à se relever plusieurs fois de suite d’une chaise sont des moyens simples d’évaluer le risque de sarcopénie.
Des conséquences sérieuses
Non prise en charge, la sarcopénie augmente le risque de chutes et de fractures, réduit l’autonomie et favorise la dépendance.
Elle est aussi associée à une augmentation de l'insulinorésistance et du risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et même de mortalité.
Comment prévenir la sarcopénie ?
Activité physique ciblée
L’exercice est le premier traitement de la sarcopénie.
Il doit combiner :
- Endurance : marche rapide, vélo, natation, randonnée pour entretenir la santé métabolique.
- Renforcement musculaire : exercices avec poids, élastiques, ou simplement le poids du corps pour stimuler la croissance musculaire.
- Mobilité et souplesse : yoga, Pilates ou exercices d’équilibre pour conserver agilité et coordination.
Une routine accessible pourrait comprendre deux séances de renforcement musculaire par semaine, trois séances d’endurance, et quelques minutes quotidiennes d’étirements.
Nutrition adaptée
- Protéines : au-delà de 50 ans, viser 1,2 g de protéines pures par kilo de poids corporel et par jour, répartis sur les repas. Sources : poissons, œufs, légumineuses, tofu, produits laitiers, viandes blanches et rouges.
- Vitamine D et calcium : indispensables pour le muscle et l’os, surtout si l’exposition au soleil est limitée.
- Oméga-3 : présents dans les poissons gras, les graines de lin, les noix, ils contribuent à limiter l’inflammation.
Hygiène de vie globale
- Un sommeil réparateur favorise la régénération musculaire.
- Limiter alcool et tabac, qui accélèrent la fonte musculaire.
- Surveiller le poids et davantage, le tour de taille, car l’excès de graisse abdominale accentue l’inflammation et fragilise le muscle.
Peut-on inverser la sarcopénie ?
La bonne nouvelle est que la sarcopénie n’est pas une fatalité irréversible. Des études ont montré que même des personnes de 70 ou 80 ans peuvent regagner du muscle et de la force grâce à un programme adapté d’exercice et une alimentation optimisée.
Il n’est donc jamais trop tard pour s’y mettre. De nombreuses personnes âgées qui reprennent la marche, la musculation douce ou la natation constatent rapidement des progrès : meilleure posture, plus d’endurance, plus de facilité pour les gestes du quotidien.
Conclusion
La sarcopénie est un processus naturel, mais elle n’est pas inévitable. Comprendre ses mécanismes permet d’agir dès la cinquantaine – et même après – pour conserver force, mobilité et autonomie.
Le trio gagnant ? Bouger régulièrement, manger suffisamment de protéines et prendre soin de son hygiène de vie. Des gestes simples, accessibles à tous, qui permettent de rester fort et actif longtemps.
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